Vancouver Courier - Transition énergétique: embauche électriciens de haut vol pour recâbler le Royaume-Uni

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Transition énergétique: embauche électriciens de haut vol pour recâbler le Royaume-Uni
Transition énergétique: embauche électriciens de haut vol pour recâbler le Royaume-Uni / Photo: © AFP

Transition énergétique: embauche électriciens de haut vol pour recâbler le Royaume-Uni

Perchés à 45 mètres de haut, de jeunes apprentis installent une nouvelle connexion au sommet d'un pylône. Ils font partie des recrues de National Grid, opérateur du réseau électrique britannique, qui embauche à tour de bras pour adapter ses infrastructures aux nouvelles énergies.

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Avec la multiplication des lieux de production, notamment pour l'éolien et le solaire, l'entreprise qui possède les pylônes et câbles à haute tension en Angleterre et au Pays de Galles dit mettre en oeuvre "la plus grande refonte du réseau électrique depuis des générations".

"C'est assez amusant et excitant de savoir que j'aurai un rôle à jouer pour relier au reste du Royaume-Uni" ces nouvelles sources d'énergie, lance dans un sourire Becky Hodgson, une apprentie de 25 ans, vêtue d'un chasuble orange fluo, un casque de chantier bleu vissé sur la tête.

Au pied du grand pylône, dans le centre de formation de National Grid à Eakring, village du centre de l'Angleterre, elle fait défiler entre ses main la corde d'un treuil à l'avant d'une voiturette.

Dans un bruit de moteur et de poulies, une passerelle suspendue se hisse vers ses camarades.

- "Passionnée d'escalade" -

La jeune fille vient du nord-est de l'Angleterre, non loin de Newcastle, et se réjouit de marcher dans les traces de son grand-père mineur de charbon, source d'énergie ancestrale du Royaume-Uni, abandonnée l'an passé pour la production d'électricité.

Ce qui lui a plu, surtout, en voyant l'offre d'emploi de National Grid, c'est la perspective de grimper et de travailler en extérieur: "je suis passionnée d'escalade et d'aventure" et le poste de monteuse de lignes "cochait toutes les cases", raconte-t-elle.

National Grid prévoit d'investir 35 milliards de livres (42 milliards d'euros) d'ici 2031 pour transformer le réseau électrique du Royaume-Uni, l'un des pays les plus en avance sur les énergies renouvelables en Europe.

L'installation de nouveaux pylônes, souvent privilégiés pour leurs coûts plus faibles par rapport aux câbles souterrains ou sous-marins fait grincer des dents parmi les riverains dans tout le pays.

Mais face à une demande d'électricité en hausse et à la nécessité d'aller chercher l'énergie là où elle est produite, tout particulièrement dans les champs d'éoliennes offshore, "nous avons besoin de plus de câbles", insiste Zac Richardson, ingénieur en chef chez National Grid.

L'entreprise a vu le nombre de jours de formation s'envoler de 75% sur trois ans, tirés en grande partie par la croissance des effectifs.

"Serons-nous capables de former suffisamment de personnel ? C'est un défi de taille", reconnaît M. Richardson, mais "la main-d'oeuvre sera prête".

L'entreprise estime que 55.000 embauches seront nécessaires dans les années qui viennent, dans différents corps de métier, aussi bien dans ses rangs que chez ses partenaires et sous-traitants.

- Explosion soudaine -

Une sirène retentit soudain dans un poste de transformation, près de gros engins hérissés de parafoudres. Puis une explosion: c'est un essai de disjoncteur pyrotechnique, un dispositif qui permet de couper très rapidement un circuit haute tension.

"Il faut se boucher les oreilles. C'est quelque chose qu'on sait quand on travaille dans un poste électrique", s'amuse Lara Eken, 23 ans, venue se former aux fonctionnement de ces "systèmes techniques très complexes" qui eux aussi se multiplient au gré de l'expansion du réseau.

Les câbles qui partent du grand pylône se perdent dans le lointain. Ils ne mènent nulle part: pour des raisons de sécurité, les installations d'entraînement sont déconnectées du réseau.

L'apprentissage des monteurs de lignes dure trois ans. Tom Norris, leur formateur, est repérable à son casque rouge.

"C'est la sécurité avant tout, donc on y va petit à petit. On les envoie d'abord juste grimper", avant d'attaquer les choses plus compliquées, comme hisser du matériel dans les hauteurs, raconte-t-il.

"Nous embauchons plus d'apprentis que jamais", mais trouver de bonnes recrues n'est pas un problème: "nous avons toujours beaucoup de succès lors des journées de recrutement, nous pouvons choisir parmi un très grand nombre de bons candidats".

L.Bennett--VC