Vancouver Courier - Attaque russe massive sur Kiev avant un deuxième échange de prisonniers

Vancouver -
Attaque russe massive sur Kiev avant un deuxième échange de prisonniers

Attaque russe massive sur Kiev avant un deuxième échange de prisonniers

Une attaque massive de drones et de missiles russes sur Kiev a fait au moins 15 blessés tôt samedi matin, peu avant la réalisation de la deuxième phase d'un échange record de prisonniers entre la Russie et l'Ukraine.

Taille du texte:

L'armée de l'air ukrainienne a affirmé avoir "abattu six missiles balistiques Iskander-M/KN-23 et neutralisé 245 UAV ennemis de type Shahed", sur un total de 14 missiles balistiques et 250 drones.

La capitale Kiev était "la principale cible" de cette attaque, a-t-elle précisé.

Des journalistes de l'AFP ont entendu des explosions dans la nuit. Le maire et l'administration civile et militaire de Kiev ont fait état de plusieurs incendies et de chutes de débris de missiles et de drones sur des immeubles dans un grand nombre de quartiers de la ville.

Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense a déclaré avoir frappé pendant la nuit des "entreprises du complexe militaro-industriel" et des "positions de systèmes antiaériens Patriot" livrés par Washington à l'Ukraine.

"Seules des sanctions supplémentaires ciblant des secteurs clés de l'économie russe forceront Moscou à cesser le feu", a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky samedi sur X, ajoutant que "la cause de la prolongation de la guerre se trouve à Moscou".

- Nouvel échange -

Ces attaques surviennent en plein échange de prisonniers, seul résultat tangible des premiers pourparlers directs entre Russes et Ukrainiens mi-mai à Istanbul, alors que la communauté internationale, Donald Trump au premier chef, répète sans cesse ses appels à un cessez-le-feu dans cette guerre d'invasion lancée par la Russie en 2022.

Samedi, 307 prisonniers de guerre russes ont été échangés contre le même nombre de militaires ukrainiens, ont annoncé Kiev et Moscou.

"En deux jours, 697 personnes ont été rapatriées. Nous prévoyons que l'échange se poursuive demain", a indiqué sur X Volodymyr Zelensky.

De son côté, l'armée russe a affirmé que ses 307 militaires échangés samedi se trouvaient actuellement au Bélarus, voisin de l'Ukraine, où ils recevaient une aide médicale et psychologique avant leur retour en Russie.

Le premier volet de ce vaste échange, au format 1.000 pour 1.000, avait porté vendredi sur 270 militaires et 120 civils de chaque camp.

Dans la région de Tcherniguiv, où étaient ramenés les Ukrainiens libérés par les Russes, des centaines de personnes attendaient vendredi en brandissant des banderoles et des portraits, a constaté un journaliste de l'AFP. Certaines criaient, pleuraient ou acclamaient les bus remplis d'hommes amaigris.

- Combats sur le front -

La Russie donne très peu d'informations sur le sort des prisonniers ukrainiens et chaque échange réserve son lot de surprises, a déclaré à l'AFP un haut responsable ukrainien sous le couvert de l'anonymat.

"Dans presque chaque échange, il y a des gens dont personne ne savait rien", a-t-il déclaré. "Parfois, ils nous rendent des personnes qui figuraient sur les listes de personnes disparues ou qui étaient considérées comme mortes".

Vendredi soir, Volodymyr Zelensky a souligné qu'il s'agissait du plus grand échange depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022.

L'échange de prisonniers et de corps de militaires tués au combat reste l'un des derniers domaines de coopération entre Kiev et Moscou, alors que la Russie occupe environ 20% du territoire ukrainien.

L'échange de vendredi avait été annoncé par Donald Trump, qui a affirmé vouloir amener les deux belligérants à négocier pour mettre fin le plus vite possible au "bain de sang".

"Félicitations aux deux parties pour cette négociation. Cela pourrait conduire à quelque chose d'énorme ???", a écrit le président des Etats-Unis sur son réseau Truth Social.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a indiqué vendredi que Moscou travaillait sur un document exposant "les conditions d'un accord durable, global et à long terme sur le règlement" du conflit, qui sera transmis à l'Ukraine une fois l'échange de prisonniers finalisé.

Kiev doit faire de même pour ses propres conditions.

Parallèlement, les combats se poursuivent sur le front, où l'armée russe, plus nombreuse et mieux équipée, poursuit dans certains secteurs une lente avancée, malgré des pertes importantes.

Le ministère russe de la Défense a revendiqué samedi la conquête de deux villages ukrainiens, Stoupotchki et Odrané, situés dans la région de Donetsk (est), qui reste l'épicentre des affrontements.

A plus de 300 km de là, le ministère a également affirmé samedi que ses troupes s'étaient emparés de la localité de Loknia, dans la région de Soumy (nord-est), frontalière de la Russie et où Moscou a dit vouloir créer une zone tampon pour prévenir des incursions ukrainiennes sur son territoire.

E.Taylor--VC