

Les Etats-Unis vont révoquer "activement" des visas d'étudiants chinois
Le gouvernement américain a annoncé mercredi qu'il allait révoquer "activement" des visas d'étudiants chinois, après que Pékin a critiqué la suspension aux Etats-Unis du traitement des visas d'étudiants étrangers, dont l'administration de Donald Trump veut passer au crible les réseaux sociaux.
Il s'agit de la dernière mesure en date prise par l'administration américaine dans le cadre de son offensive contre les universités, visant notamment Harvard qui organise jeudi sa cérémonie annuelle de remise des diplômes.
Le gouvernement américain va "révoquer activement les visas pour les étudiants chinois, notamment ceux ayant des liens avec le Parti communiste chinois ou étudiant dans des filières sensibles", a affirmé le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio dans un communiqué.
"Nous allons aussi revoir les critères pour renforcer l'examen de toutes les prochaines demandes de visa venant de la Chine et de Hong Kong", a ajouté le secrétaire d'Etat.
Plus de 277.000 Chinois étaient inscrits dans les universités américaines pour l'année 2023-2024, seulement dépassés - pour la première fois depuis des années - par les étudiants indiens, selon un rapport approuvé par le département d'Etat.
Les étudiants chinois représentent l'une des sources de revenus les plus importantes pour les universités aux Etats-Unis.
Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump s'est lancé dans une vaste campagne contre des universités qu'il accuse de propager une idéologie "woke", leur reprochant notamment leurs politiques de promotion de la diversité ou encore d'avoir laissé proliférer des manifestations contre la guerre à Gaza, qu'il associe à de l'antisémitisme.
Lors de son premier mandat (2017-2021), le milliardaire républicain avait surtout pris pour cible les étudiants chinois dans les filières jugées sensibles, soupçonnés de liens avec les renseignements chinois.
L'annonce de Marco Rubio survient après que la Chine a appelé les Etats-Unis à "garantir concrètement les droits et intérêts légitimes des étudiants internationaux, y compris des étudiants chinois".
- Suspension des visas -
L'administration Donald Trump, bien décidée à imposer son idéologie nationaliste et conservatrice, a ordonné mardi la suspension du traitement des visas pour les étudiants étrangers, dont elle veut passer au crible les réseaux sociaux.
Dans un document interne consulté par l'AFP, le département d'Etat américain demande désormais aux ambassades et aux consulats américains de ne pas autoriser de "rendez-vous pour de nouveaux visas étudiants ou de programmes d'échange", en attendant la publication de "directives sur l'examen approfondi des réseaux sociaux pour toutes les demandes de ce type".
Depuis janvier, des centaines d'étudiants étrangers ont déjà vu leurs visas révoqués, tandis que des étudiants en situation régulière sur le sol américain ayant participé à des manifestations propalestiniennes ont été arrêtés et menacés d'expulsion.
La charge de Donald Trump sur les visas va au-delà des étudiants, l'administration américaine ayant annoncé mercredi qu'elle refusera les visas aux responsables étrangers qui "censurent" les Américains sur les réseaux sociaux.
M. Rubio - blâmé par certains pour avoir retiré des visas de personnes ayant critiqué Israël - a estimé qu'il existait des "actions flagrantes de censure" à l'étranger contre des entreprises américaines.
Il a annoncé mercredi, sous forme de représailles, "une nouvelle politique de restriction des visas qui s'appliquera aux responsables étrangers et aux personnes qui se rendent complices de la censure des Américains", sans citer de noms.
Le chef de la diplomatie américaine avait toutefois visé la semaine dernière le juge Alexandre de Moraes, de la Cour suprême brésilienne, qui s'est opposé à Elon Musk en bloquant temporairement son réseau social X au Brésil en 2024.
L'administration de Donald Trump, lui-même très friand des réseaux sociaux, a aussi accusé ses alliés allemand et britannique d'avoir limité l'accès à certains discours qualifiés par ces deux pays de haineux.
burs-rr/lgo
F.Morgan--VC