Vancouver Courier - Gaza: le Hamas dit étudier une "nouvelle proposition" américaine de trêve

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Gaza: le Hamas dit étudier une "nouvelle proposition" américaine de trêve
Gaza: le Hamas dit étudier une "nouvelle proposition" américaine de trêve / Photo: © AFP

Gaza: le Hamas dit étudier une "nouvelle proposition" américaine de trêve

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a dit jeudi examiner une "nouvelle proposition" américaine en vue d'une trêve dans la bande de Gaza où au moins 44 personnes ont été tuées dans des frappes israéliennes, selon les secouristes.

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Israël a intensifié son offensive à Gaza le 17 mai dans le but affiché de prendre le contrôle de la totalité de ce territoire palestinien, d'anéantir le Hamas et de libérer les derniers otages, enlevés lors de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre.

Dans un communiqué, le Hamas a dit avoir reçu, de la part des médiateurs, "la nouvelle proposition" de l'émissaire spécial du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff.

Jeudi, "quarante-quatre personnes ont été tuées dans des raids israéliens sur la bande de Gaza" depuis minuit, a déclaré à l'AFP Mohammed Al-Moughayir, un responsable de la Défense civile de la bande de Gaza, un organisme de secours.

Parmi elles, "23 personnes ont été tuées, d'autres blessées et plusieurs sont portées disparues après une frappe israélienne ayant visé une habitation" à Al-Bureij, dans le centre du territoire, selon lui.

Des Palestiniens recherchaient des victimes sous les décombres du bâtiment détruit. "Mon ami était chez lui avec ses enfants (...) Ses enfants, sa femme et lui-même sont ensevelis sous les gravats", confie Abou Adi.

La Défense civile a également fait état de "deux personnes tuées et plusieurs blessées par des tirs des forces israéliennes ce matin près du centre d'aide américain" dans le sud de la bande de Gaza, en référence à une structure de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), nouvelle organisation créée avec le soutien d'Israël et des Etats-Unis qui a distribué de l'aide jeudi.

Interrogée par l'AFP sur la frappe à Al-Bureij et les tirs près du centre d'aide, l'armée israélienne a déclaré qu'elle examinait ces incidents.

Dans un communiqué, elle a déclaré avoir frappé "des dizaines de cibles terroristes dans toute la bande de Gaza" au cours de la journée écoulée.

Selon elle, un employé d'une société sous-traitante a par ailleurs été tué jeudi dans le nord de la bande de Gaza.

En pleine intensification de sa campagne dans le territoire palestinien assiégé, Israël a partiellement levé la semaine dernière le blocus total de l'aide à Gaza imposé depuis le 2 mars.

Mercredi soir, des milliers de Palestiniens affamés avaient pillé un entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM).

Selon des images tournées par l'AFP, la foule n'a rien laissé, emportant sacs de nourriture ou des palettes de bois alors que des tirs retentissaient.

Dans un communiqué, le PAM a déploré l'incident, appelant à un "accès humanitaire sûr et sans entraves pour permettre immédiatement des distributions alimentaires en bon ordre" à Gaza.

Il a dit essayer de confirmer des informations faisant état de deux morts et plusieurs blessés au cours de l'incident.

"Le PAM n'a cessé de mettre en garde sur (...) les risques que font peser la limitation de l'aide humanitaire à des gens affamés", ajoute le texte.

Une distribution chaotique avait fait mardi -selon le Bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens occupés- 47 blessés dans un centre de la GHF.

Cette organisation a récemment mis en place un système de distribution critiqué par l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

L'armée israélienne a reconnu des "tirs de sommation en l'air" de ses soldats, "à l'extérieur" du centre de la GHF, mais "en aucun cas vers les gens". La GHF a aussi démenti tout tir vers la foule.

Sur le terrain militaire, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé mercredi qu'Israël avait tué Mohammed Sinouar, considéré comme le chef du Hamas à Gaza. Selon des médias israéliens, il a été visé par une frappe le 13 mai à Khan Younès, dans le sud de Gaza.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Sur 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont au moins 34 mortes, selon les autorités israéliennes.

Plus de 54.249 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués par la campagne de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La Russie a dénoncé jeudi une "punition collective de la population civile" à Gaza, en appelant à mettre fin "immédiatement à l'effusion de sang".

"Il faut faire preuve d'une vigilance constante pour épargner les civils (...) c'est un impératif moral", a en outre déclaré Julien Lerisson, chef de la délégation du CICR pour Israël et les Territoires occupés.

T.Scott--VC