

Argentine: les partisans de Kirchner dans l'attente d'une décision sur son lieu de détention
Des centaines de partisans de Cristina Kirchner étaient rassemblés jeudi pour le troisième jour d'affilée devant l'appartement à Buenos Aires de l'ancienne présidente argentine, condamnée à de la prison pour corruption et dans l'attente d'une décision concernant sa demande de détention à domicile.
Mardi, la Cour suprême a confirmé la condamnation de l'ex-présidente (2007-2015) à une peine de six ans de prison et d'inéligibilité à vie pour fraude pendant sa présidence, un jugement retentissant contre cette figure dominante de la politique argentine depuis vingt ans, successivement Première Dame, cheffe d'Etat et vice-présidente (2019-2023).
La Cour examinait son recours après une condamnation fin 2022 pour "fraude au préjudice de l'administration publique", un jugement confirmé en deuxième instance en 2024.
L'affaire portait sur l'attribution de marchés publics - des chantiers routiers - dans le fief de Mme Kirchner à Santa Cruz pendant ses mandats présidentiels. Huit co-accusés, ex-fonctionnaires provinciaux, chefs d'entreprises, avaient aussi été condamnés.
Cristina "n'a pas peur" d'aller en prison, a assuré mardi son avocat Carlos Beraldi. Mais "son âge, 72 ans, sa qualité d'ex-présidente, le fait qu'elle ait une sécurité policière permanente" justifient une détention à domicile, dont demande a été déposée dès mardi. Et un bracelet électronique pour la surveiller "n'aurait aucun sens".
L'ancienne cheffe de l'Etat dispose d'un délai de cinq jours ouvrables, soit jusqu'à mercredi prochain, pour se présenter au tribunal, qui dans l'intervalle doit statuer sur les modalités et le lieu de sa détention.
Depuis sa condamantion, Mme Kirchner est dans son appartement et sort occasionnellement sur le balcon pour saluer une foule qui l'acclame par des chants péronistes.
"Si quelqu'un n'est pas d'accord avec elle, il doit voter contre elle, mais on ne peut pas proscrire une personne", estime Maria Teresa Luro, une enseignante retraitée de 85 ans qui participait au rassemblement.
Traitant les juges de "trio de marionnettes répondant à des ordres bien au-dessus d'eux, le pouvoir économique de l'Argentine", Cristina Kirchner a affirmé mardi que face à un tel pouvoir, "être prisonnière est un certificat de dignité politique, personnel, et historique".
Le président brésilien Luiz Inacio Lula Da Silva a dit avoir téléphoné à Mme Kirchner pour lui exprimer "toute (sa) solidarité". Toujours au sein de la gauche latino-américaine, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum et le président colombien Gustavo Petro lui ont également apporté leur soutien.
X.Baker--VC