Vancouver Courier - Ukraine: les alliés de Kiev se concertent sur le plan de paix voulu par Trump

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Ukraine: les alliés de Kiev se concertent sur le plan de paix voulu par Trump
Ukraine: les alliés de Kiev se concertent sur le plan de paix voulu par Trump / Photo: © AFP

Ukraine: les alliés de Kiev se concertent sur le plan de paix voulu par Trump

Les alliés de l'Ukraine se concertent dimanche, lors d'une visioconférence de la "coalition des volontaires", au sujet de l'accord de paix sans cessez-le-feu préalable voulu par Donald Trump après sa rencontre avec Vladimir Poutine.

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Le sommet en Alaska, qui était censé être crucial pour l'Ukraine et l'Europe, a offert au président russe un retour spectaculaire sur la scène internationale sans déboucher ni sur une pause dans les hostilités, encore moins sur de nouvelles sanctions visant la Russie.

Le président américain soutient même une proposition de la Russie renforçant sa présence dans l'est de l'Ukraine, a indiqué à l'AFP un responsable au courant d'échanges téléphoniques entre Donald Trump et des dirigeants européens.

Selon cette source anonyme, le président russe "demande dans les faits que l'Ukraine quitte le Donbass" et cède donc totalement ce territoire rassemblant les régions de Donetsk et Lougansk dans l'est de l'Ukraine. Il propose par ailleurs un gel du front dans les régions de Kherson et Zaporijjia (sud).

Quelques mois après avoir lancé son invasion de l'Ukraine, la Russie avait proclamé en septembre 2022 l'annexion de ces quatre régions ukrainiennes, même si ses troupes n'en contrôlent toujours aucune en totalité.

Volodymyr Zelensky, qui a jusqu'ici rejeté toute concession territoriale, disant avoir les mains liées par la constitution ukrainienne, sera reçu lundi après-midi par Donald Trump dans le Bureau ovale de la Maison Blanche.

Se disant "reconnaissant de l'invitation", le président ukrainien a toutefois prévenu samedi soir que le refus d'un cessez-le-feu par Moscou "compliqu(ait) la situation".

- Garantie de sécurité -

En amont de son déplacement à Washington, le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz réuniront dimanche à 13H00 GMT en visioconférence la "coalition des volontaires" alliés de Kiev, qui regroupe la plupart des grands pays européens, l'UE, l'Otan, et des pays non-européens comme le Canada.

Les participants devraient aborder, selon des diplomates, la question des garanties de sécurité qui seraient accordées à Kiev dans le cadre d'un éventuel accord de paix.

Donald Trump a évoqué au profit de Kiev une garantie de sécurité similaire à celle de l'article 5 de l'Otan, en dehors toutefois du cadre de l'Alliance atlantique, considérée par Moscou comme une menace existentielle qui s'étend à ses frontières.

D'après la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, il s'agirait pour commencer de définir "une clause de sécurité collective qui permettrait à l'Ukraine d'obtenir le soutien de tous ses partenaires, y compris des Etats-Unis, prêts à agir dans le cas où elle serait à nouveau attaquée".

- Sommet tripartite ? -

Après trois ans et demi du conflit le plus sanglant en Europe depuis la Seconde guerre mondiale, l'armée russe occupe environ 20% du territoire ukrainien dont la quasi totalité de la région de Lougansk et une grande partie de la région de Donetsk, où sa progression s'est accélérée récemment.

Ce n'est pas le cas des régions de Zaporijjia et Kherson, dont les principaux centres urbains sont toujours sous contrôle ukrainien.

L'abandon par Donald Trump du scénario d'une trêve semble favoriser Vladimir Poutine qui veut négocier directement un accord global et définitif. Kiev et ses alliés européens dénoncent au contraire une manière de gagner du temps afin de poursuivre son offensive et élargir ses conquêtes territoriales.

C'est pourtant "la meilleure façon de mettre fin à la guerre horrible entre la Russie et l'Ukraine", a justifié le milliardaire américain sur son réseau Truth Social.

"Un simple accord de cessez-le-feu (...) souvent ne tient pas", a insisté Donald Trump, lui qui avait pourtant menacé Moscou de "conséquences très graves" si les hostilités ne cessaient pas.

Il a laisser envisager un sommet tripartite avec MM. Poutine et Zelensky si "tout marche bien" lorsqu'il recevra le président ukrainien, six mois après l'avoir humilié avec son vice-président JD Vance dans le Bureau ovale, une scène incroyable en direct à la télévision qui avait consterné nombre d'alliés européens.

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B.Mitchell--VC