

Flottille Gaza: ONU et UE condamnent les "attaques", l'Italie envoie une frégate
L'ONU et l'Union européenne ont condamné mercredi les "attaques" nocturnes au large de la Grèce contre la flottille humanitaire en route pour la bande de Gaza, auprès de laquelle l'Italie a décidé d'envoyer une frégate militaire.
Les "attaques" contre la flottille "doivent cesser et les responsables de ces violations doivent rendre des comptes", a déclaré le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, réclamant "une enquête indépendante". Les militants propalestiniens de la flottille affirment avoir été visés durant la nuit par des "drones sans pilotes", pointant du doigt Israël.
"Israël essaye d'effrayer et de faire taire les gens qui se mobilisent pour la Palestine", a accusé l'écologiste suédoise Greta Thunberg, présente à bord, lors d'une conférence de presse mercredi sur Instagram.
"Les attaques comprenaient le déploiement de dispositifs explosifs et incendiaires, la dispersion délibérée de substances chimiques sur des navires civils, la neutralisation des dispositifs de communication d'urgence et des dommages physiques calculés visant à rendre les navires inaptes à la navigation et à mettre en danger les bénévoles à bord", a détaillé dans un communiqué la Global Sumud Flottilla.
"Je veux répéter (...) que la liberté de navigation conformément au droit international doit être respectée. C'est le plus important. Donc aucune attaque, aucune frappe de drone, aucune saisie ou utilisation de la force contre la flottille n'est acceptable", a réagi pour sa part une porte-parole de la Commission européenne.
Le ministre italien de la Défense Guido Crosetto avait annoncé peu avant avoir envoyé sur zone une frégate militaire italienne, déjà présente au large de la Grèce, afin de "garantir l'assistance aux citoyens italiens présents sur la flottille" et mener "d'éventuelles opérations de secours".
De son côté, la diplomatie italienne a demandé à Israël d'assurer la sécurité de la flottille, rappelant qu'elle se trouvait "dans les eaux internationales".
- "13 attaques" -
Une soixantaine d'Italiens, dont quatre parlementaires, se trouvent à bord de la flottille, qui comprend une cinquantaine de bateaux avec plusieurs centaines d'activistes de 45 pays.
Les navires veulent rejoindre la bande de Gaza pour "briser le blocus israélien", après deux tentatives bloquées en juin et juillet par Israël.
"Israël ne permettra pas aux navires d'entrer dans une zone de combat active et n'autorisera aucune violation du blocus maritime légal", a déclaré un porte-parole de la diplomatie israélienne à l'AFP, proposant de nouveau à la flottille d'accoster à Ashkelon, en Israël.
Partie au début du mois de Barcelone (Espagne), la flottille avait déjà annoncé avoir fait l'objet de deux attaques de drones alors qu'elle était à l'ancre au large de Tunis, le 9 septembre.
Selon la militante allemande des droits humains Yasemin Acar, cinq bateaux ont été attaqués dans la nuit de mardi à mercredi et "15 à 16 drones" ont été dénombrés.
Le député polonais Franek Sterczewski a déclaré de son côté sur X qu'il y avait eu "13 attaques" sur 10 navires en tout, et que trois d'entre eux avaient été "endommagés".
- Plus de 65.000 Palestiniens tués -
Selon les garde-côtes grecs interrogés par l'AFP, un patrouilleur de l'agence européenne des frontières Frontex s'est approché d'un des bateaux, sans constater de dégâts.
"La salle des opérations des garde-côtes a été informée de l'incident vers 02H30 (23H30 GMT mardi). Un patrouilleur de Frontex s'est rendu sur les lieux. Il n'y avait aucun dégât. Les personnes à bord ont mentionné l'incident, mais il n'a pas pu être établi qu'il avait effectivement eu lieu", a déclaré une de leurs porte-parole.
Elle n'était pas en mesure de dire si l'incident présumé s'était produit dans les eaux internationales ou non.
Contactée par l'AFP, l'agence Frontex a confirmé que l'équipage du voilier avait indiqué ne pas avoir "besoin d'assistance".
La guerre à Gaza, qui dure depuis bientôt deux ans, a été déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023.
L'ONU a déclaré en août l'état de famine dans le territoire palestinien, ravagé par la guerre et soumis à un strict blocus par Israël depuis près de deux ans.
Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, la guerre a coûté la vie à plus de 65.000 Palestiniens, en majorité des civils, en près de deux ans.
L'attaque du 7 octobre 2023 du Hamas contre Israël avait entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon des données officielles.
Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont toujours retenues dans la bande de Gaza, dont 25 considérées comme mortes par l'armée israélienne.
F.Morgan--VC