

Champions Cup: un Bielle-Biarrey virevoltant a fait plier Toulouse
Aussi virevoltant et efficace qu'en équipe de France, Louis Bielle-Biarrey a été déterminant pour envoyer Bordeaux-Bègles en finale de la Champions Cup aux dépens de Toulouse (35-18), avec un doublé précieux qui a fait mal au tenant du titre.
Le rugby commence devant, ont l'habitude de dire les acteurs de ce jeu. Pour l'UBB ce dimanche, il a commencé derrière avant de se finir effectivement devant par une bataille des rucks remportée, au vu des pedigrees, un peu à la surprise générale par les hommes de Yannick Bru, déterminés à ne pas subir le même sort que les autres clubs français dans la compétition depuis 30 ans.
A l'instar des étincelles qui ont accompagné la première demi-finale aux dix essais remportée par Northampton, héroïque au Leinster (37-34) samedi, les Girondins avaient des velléités offensives affirmées, renforcées par le beau temps qui a pris le meilleur sur la pluie annoncée.
Dans un grand jour, la +Patrouille de France+ bordelaise est irrésistible surtout quand on lui donne des ballons de récupération ou de relance. Sur les deux premiers du match, ils ont d'ailleurs fait mouche.
Matthieu Jalibert, inspiré, a pris le premier boulevard pour servir sur un off-load à terre 60 mètres plus loin Pete Samu venu au soutien pour l'ouverture rapide du score.
Romain Buros l'a imité 20 minutes plus tard en remontant 50 mètres, action débouchant sur une double sautée victorieuse de Damian Penaud, dézonant comme souvent, pour +LBB+ qui a plongé acrobatiquement dans l'en-but (15-11).
"Bordeaux a eu quelques fulgurances qui sont un peu simples pour pouvoir exister et gagner en demie", a estimé le manager toulousain Ugo Mola en conférence de presse, citant notamment celle au retour des vestiaires, en 19 secondes chrono.
- Retrouvailles avec Freeman -
Lancé tel un TGV par Jalibert depuis ses 22 mètres sur le renvoi, Bielle-Biarrey a d'abord navigué avec une course chaloupée désarçonnant Paul Graou dans le couloir avant de s'appuyer sur Samu "qui me la remet merveilleusement bien, d'une passe magique en chistera" selon l'intéressé, et de finir par un sprint irrésistible entre les poteaux et "nous mettre un coup sur la tête", selon l'ouvreur rouge et noir Romain Ntamack.
"C'est aussi mon jeu de débloquer aussi certaines situations, a reconnu +LBB+. Quand j'ai un peu d'espaces, cela m'aide et je suis très bien entouré par des mecs fabuleux, tournés aussi vers l'offensive et je pense qu'on parle tous le même rugby".
"Cela fait deux, trois ans qu'on joue tous ensemble, il y a de la facilité, on se connait, c'est vraiment ça qui fait qu'on arrive avec des fois pas grand chose à sortir de situations un peu difficiles", a-t-il poursuivi.
Ces deux essais de plus du meilleur marqueur et meilleur joueur du dernier Tournoi, porte ainsi à 30 son total cette saison, dont 19 rien que sur le début d'année 2025 en seulement 13 matches. Il n'est resté muet que le week-end dernier face à La Rochelle.
De quoi suppléer parfaitement l'autre +serial+ marqueur+ unioniste, Damian Penaud, coincé à 12 essais dans la compétition et sorti blessé, cheville tordue, avant l'heure de jeu et donc incertain pour les prochaines échéances nationales ou continentales.
Ces deux essais pourraient être aussi comme une réponse à distance au triplé retentissant de l'ailier de Northampton Tommy Freeman samedi à Dublin, lui aussi lancé sur des bases folles ces derniers temps avec 15 essais depuis le début du Tournoi des Six nations.
Les retrouvailles en finale dans trois semaines au pays de Galles font déjà saliver.
M.Ross--VC