

Biathlon: sixième titre olympique pour Fourcade, 15 ans après Vancouver
Déjà le Français le plus titré aux Jeux olympiques, le biathlète Martin Fourcade va embellir son palmarès d'une sixième médaille d'or, après la condamnation définitive pour dopage de son rival russe Evgeny Ustyugov, a annoncé vendredi le CIO.
Désormais vainqueur de la mass start des JO-2010 de Vancouver, le Pyrénéen de 37 ans "aura la possibilité" de recevoir sa médaille d'or pendant les JO-2026 de Milan-Cortina, a précisé à la presse la présidente de l'instance olympique, Kirsty Coventry.
Cette décision était attendue depuis le rejet en mai dernier de l'ultime recours d'Evgeny Ustyugov contre sa disqualification pour dopage, en raison d'anomalies sur son passeport biologique, après déjà un premier contrôle positif à une substance interdite.
Dès octobre 2020, le Russe s'était vu priver de tous ses résultats obtenus entre 2010 et 2014, dont le titre du 15 km départ groupé des Jeux de Vancouver décroché devant Martin Fourcade, révélé à 22 ans sans jamais être monté sur un podium de Coupe du monde en individuel auparavant.
Près de seize ans plus tard, devenu dans l'intervalle une légende du biathlon et du sport français, membre du CIO depuis 2022, le Français pourra officiellement récupérer cette sixième médaille d'or qui aurait pu être la toute première.
Le Pyrénéen compte à son palmarès cinq autres médailles d'or olympiques (individuel et poursuite en 2014, poursuite, mass start et relais mixte en 2018), ainsi que l'argent de la mass-start des JO-2014 de Sotchi.
- Ustyugov "protégé" -
Martin Fourcade a également remporté sept fois le classement général de la Coupe du monde, un record, et 28 médailles mondiales dont 13 titres, avant de prendre sa retraite en mars 2020.
Pour l'ancien champion, qui a renoncé l'an dernier à diriger le comité d'organisation des JO-2030 dans les Alpes françaises, ce sixième titre était espéré depuis les premières révélations sur le système institutionnalisé de dopage russe.
Sur la base des analyses des données du laboratoire de Moscou, au coeur de cette tricherie d'Etat entre 2011 et 2015, Ustyugov a été condamné une première fois en février 2020 pour dopage à l'oxandrolone (un stéroïde), lui faisant déjà perdre une médaille d'or obtenue en relais masculin aux JO-2014 de Sotchi, réattribuée vendredi aux Allemands par le CIO.
En octobre de la même année, il lui avait été reproché l'utilisation "d'une substance ou d'une méthode prohibée" sur la foi de l'analyse de son passeport biologique entre 2010 et 2014.
"M. Ustyugov a bénéficié d'une protection et d'une aide pour améliorer artificiellement ses performances grâce au dopage et pour éviter d'être découvert, ce qu'il n'aurait pas pu réussir autrement qu'avec un système savamment organisé", notait alors la Fédération internationale de biathlon (IBU).
Tous les résultats du biathlète russe de 40 ans, à la retraite depuis 2014, avaient été annulés entre janvier 2010 et la fin de la saison 2013/2014, une décision confirmée par le Tribunal arbitral du sport en novembre 2024.
Il a ainsi perdu deux médailles acquises aux Jeux de Vancouver en 2010 (l'or dans la mass start et le bronze dans le relais) et deux aux Mondiaux de Khanty-Mansiysk en Russie en 2011 (argent dans la mass start et dans le relais).
L'affaire Ustyugov avait été la première menée à terme par l'Unité d'intégrité du biathlon, organisme indépendant créé en 2019 pour traiter notamment des affaires de dopage.
C.Campbell--VC