

Mondiaux d'athlétisme: avec Chebet, Kipyegon et Wanyonyi, la soirée en or du demi-fond kényan
Avec un doublé or-argent de Beatrice Chebet et Faith Kipyegon sur 5.000 m et le sacre d'Emmanuel Wanyonyi sur 800 m, les Kényans ont vécu une soirée de rêve samedi aux Mondiaux de Tokyo.
. Chebet-Kipyegon, le doublé doré du 5.000 m
Elles avaient prévenu qu'elles feraient course commune et elles n'ont pas déçu. La championne olympique et détentrice du record du monde du 5.000 m Beatrice Chebet a décroché samedi soir son premier titre mondial dans la discipline en s'imposant en 14 min 54 sec 36, juste devant sa compatriote et amie Faith Kipyegon (14:55.07) et l'Italienne Nadia Battocletti (14:55.42).
Une semaine après son titre sur 10.000 m, Chebet, 25 ans, est la première à réaliser le doublé 5.000-10.000 m depuis sa compatriote Vivian Cheruiyot en 2011 à Daegu, en Corée du Sud.
A l'issue d'une course débutée sur des bases très lentes et qui s'est progressivement accélérée, Chebet, toujours bien placée, a réalisé un énorme dernier 400 m pour couper la ligne d'arrivée en tête.
Son premier réflexe a alors été de tomber dans les bras de Kipyegon, son amie de six ans son ainée qu'elle qualifie souvent de "mentor" et de "soeur".
"Je suis très heureuse de ce doublé, je voulais vraiment le faire après avoir eu l'or du 5.000 m, pour faire comme aux Jeux olympiques à Paris", a-t-elle réagi. "Faith et moi, on est amies depuis longtemps, on se motive et je suis très fière de notre performance ce soir."
. Wanynonyi roi du 800 m
En zone mixte, Chebet a demandé à la dizaine de journalistes qui l'attendaient de patienter un peu : le départ du 800 m s'apprêtait à être donné et son compatriote Emmanuel Wanyonyi était au départ, en favori.
Tournée vers la télévision, elle n'a pas raté une miette du sacre de son compatriote, qui a maîtrisé sa course d'une main de maître.
Dans cette discipline bouillante de l'athlétisme, le champion olympique de 21 ans a pris directement les devants et n'a laissé aucune chance à ses concurrents, résistant à leurs tentatives d'attaques dans le sprint final, sa victoire provoquant en zone mixte des cris de joie des journalistes kényans et de Beatrice Chebet.
Devant le détenteur du record du monde David Rudisha, présent en tribune au côté de Sebastian Coe, le président britannique de la Fédération internationale lui-même ancien champion du double tour de piste, Wanyonyi a coupé la ligne en 1 min 41 sec 86, record des championnats.
Il s'impose devant ses rivaux habituels, l'Algérien Djamel Sedjati (1:41.90) et le champion du monde 2023, le Canadien Marco Arop (1:41.95).
Le Kényan, drapeau national sur les épaules, s'est agenouillé pour embrasser la piste avant de faire un tour d'honneur sous les acclamations du public.
. Anna Hall sur l'heptathlon
Si les Kényans ont écrasé le demi-fond samedi soir, l'Américaine Anna Hall s'est elle imposée sans surprise sur l'heptathlon.
La spécialiste de 24 ans, devenue en début d'été la deuxième meilleure performeuse mondiale de l'histoire de la discipline avec 7.032 points, s'est imposée au Japon avec 6.888 points.
Hall était en tête dès la deuxième épreuve (la hauteur) vendredi et a ensuite accru son avance pour devancer l'Irlandaise Kate O'Connor (6.714 points), tandis que l'Américaine Taliyah Brooks et l'inépuisable Britannique Katarina Johnson-Thompson se partagent le bronze (6.581 points).
"Cette médaille d'or signifie beaucoup pour moi", a réagi Hall. "En 2024, mon corps ne m'a pas permis de donner le meilleur de moi-même à Paris (5e aux JO)."
L'heptathlon a été marqué par l'abandon samedi midi de la championne olympique belge Nafi Thiam, en conflit avec sa fédération et passée complètement à côté de sa compétition.
La soirée a également été rythmée par le sacre au javelot de l'Equatorienne Juleisy Angulo (63,25 m) tandis qu'au poids, la Néerlandaise Jessica Shilder a décroché l'or grâce à un jet à 20,29 m à son 6e essai.
K.Parker--VC